Merci au journal « Le Parisien » d’avoir mis à sa Une hier ce grave sujet de société : des enfants qui ne peuvent plus dévoiler en classe, ou auprès de leurs amis, la profession de leurs parents, car ceux-ci sont flics ou gendarmes ! …

Je m’exprime rarement mais la lecture de cet article m’a incité à prendre la parole pour réagir à ce fait de société : une société qui demande désormais à ses enfants de masquer la profession de ceux qui ont fait le serment de défendre les valeurs de notre République et nos concitoyens.

Comment ne pas imaginer les souffrances et mal être psychologique endurés au quotidien, à la fois par ces enfants obligés de tenir secret la profession de leurs parents, et de ces centaines de milliers de collègues policiers, gendarmes, obligés de cacher parfois à leur propre famille leur métier. Est-ce pour en arriver là, que nous nous sommes engagés dans cette belle et noble profession de gardien de la paix ?

Quand j’ai embrassé la carrière de policier au milieu des années 80, il y avait encore un très fort sentiment de fierté d’exercer ce métier pour servir et protéger nos concitoyens. Ce sentiment de fierté, il est encore très fort, chez nos jeunes collègues qui démarrent leur carrière en école de police ou de gendarmerie. Ce qui a changé, c’est le regard d’une partie de la population sur notre métier. Ce serait trop long ce matin de revenir sur les raisons de ce désamour d’une partie de la population, mais je souhaitais néanmoins apporter quelques touches d’optimisme.

Ces raisons d’espérer, nous les constatons depuis deux ans dans les chiffres du baromètre du CEVIPOF sur la confiance de la population dans les Instituions, qui grâce au mécénat d’INTÉRIALE, mesure le taux de confiance des français dans leur police : il est de 73% en mai 2022 en hausse de 4 points par rapport à mars 2021.

Nous avons souhaité récemment donner la parole à notre jeunesse sur leur vision des métiers de la sécurité et de la justice, dans le cadre du Think Tank Continuum Lab que nous avons créé avec six partenaires en mai 2021 et que j’ai l’honneur de présider.

Les résultats de cette enquête Jeunesse réalisée sous l’égide d’Anne Muxel, directrice de recherche du CEVIPOF, ont également de quoi nous rendre optimiste : 65 % des jeunes disent avoir « confiance » en la Police

Si les jeunes constatent une recrudescence de la violence dans l’espace public (92 % estiment notamment qu’il existe des problèmes graves entre les jeunes et la police), pour 64 % d’entre eux, les torts sont partagés, la responsabilité est collective. Seuls 6 % considèrent la police comme seule responsable.

37% des jeunes interrogés dans cette enquête envisagent à un moment ou un autre d’exercer le métier de policier , 39 % celui de juge , et 41% celui de gendarme…

Cette enquête bat en brèche les idées reçues d’une jeunesse française aux opinions monolithiques, majoritairement hostile à la Police. Nous allons d’ailleurs débattre de ces résultats tout au long de cette année avec les universitaires membres de notre comité scientifique, dans les lycées, et les établissements d’enseignement supérieur. Notre Jeunesse continue à vouloir s’engager, à nous d’être digne de leur volonté et de savoir les accompagner.

C’est la raison d’être d’une mutuelle comme INTÉRIALE, première mutuelle du ministère de l’Intérieur, mutuelle régalienne et affinitaire, d’accompagner nos collègues au quotidien pour les aider à surmonter ces difficultés et retrouver l’estime de leur métier.